Le loup en Saissagais ...

Erick FANTIN Par Le 18/05/2018 0

Dans Gardons la mémoire intacte !


Les loups étaient autrefois nombreux dans la Montagne Noire.
Avant la révolution, un garde forestier habitant Ramondens, entretenait des chiens, destinés à la chasse aux loups. 
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Avant de partir à la chasse, il les équipait de colliers de fer pour les protéger.
En 1835, un bataillon stationné à Carcassonne intervint à Ramondens et à la Loubatière pour détruire les loups.
Aux "Carmilles" à Arfons, l'arrière tante de " Jeanti " Cros était bergère,
elle protégeait son troupeau à l'aide de deux chiens " Farous ".
 Le soir venu le troupeau était enfermé dans la bergerie distante d'une centaine de mètres de l'habitation.
La bergerie avait de petites ouvertures, protégées par des grilles en fer,
la porte d'entrée était protégée par un appentis où, la nuit les deux chiens étaient attachés
pour prévenir la venue d'un loup, ou d'un éventuel voleur.
Des chasses au loup sont organisées , à Saint Denis le 25 mars 1763, 
"Une chasse au loup se fera le 26 courant, de grand matin et jusqu'au soir, dans les bois de la communauté de Saint Denis. Un homme de chaque maison devra se trouver muni d'un fusil, sur le lieu du rendez-vous, sous peine de 10 livres d'amende." 
La dernière chasse aux loups organisée de déroula au printemps de 1860,
au cours de celle-ci Bousquette François et Bayssette Pierre nous ont présenté les peaux de 2 jeunes louves,
qu'ils ont tué dans le quartier appelé « Branque Forte » de la forêt de Ramondens.
Vers 1825 à Saissac la colline dite "Esquino d'Aze" à l'ouest de Garric
fut le dernier grand repaire des loups à Saissac.
Vers 1900 en ce pays de hautes terres, dans les profondeurs forestières de la Loubatière,
les longs jours de neige sous le vent réveillaient les hurlements des loups.
Ils venaient la nuit rôder autour des maisons.
Un " Coumbol " de retour de Laprade fut suivi tout le long du chemin par un loup.
Le dernier loup fut tué en 1912 par un métayer de la Jasse, commune de Sorèze.

Histoire de loups


Souvenirs de Jean Bousquet et Nathalie Séverac

Jacques Coux ,le père de Rosalie, habitait au Colombier bas à Saissac.
Tout jeune, vers 1825, il venait voir sa fiancée Jeanne Outric qui résidait à Picou.
Dès qu'il quittait le Colombier, un loup le suivait. Jacques était persuadé qu'il s'agissait toujours le méme.
Cela se répétait tous les soirs. Jacques n'en était pas rassuré pour autant, aussi quand il arrivait à Bouriac (aujourd'hui détruit)
il aurait pu couper tout droit mais il préférait passer par Garric et Saigne Villemagne.
De là il se dirigeait vers Saissac et avant d'arriver à Escourrou, le loup le quittait pour le rejoindre vers Pratmoulis.
Arrivé sur le plateau des Roques, Jacques prenait le chemin du plateau (appelé Chemin vert) qui allait à Massillargues.
Tout le plateau était défriché ou presque, le passage le plus dangereux était la traversée de la gorge du Lampy.
Le sentier passait au dessus de la cascade du saut de Barret.
L'aller était relativement facile, mais au retour, quand Jacques quittait le Colombier, la nuit était tombée.
Il arrivait à Picou tard, souvent après minuit. Après Picou, le chemin s'enfonçait dans l'obscurité de la gorge.
Jacque redoublait de prudence, surtout pour franchir le ruisseau, sur un arbre.
Il racontait à grand père Jeannou, lorsqu'il devint son beau fils,
qu'il avait pris quelques habitudes particulières au cours de ces sorties nocturnes.
Par exemple, il s'adossait à un arbre pour faire pipi et non le contraire. Un besoin plus important devait se satisfaire
à découvert dans un champ, ou dans un prè, à plusieurs enjambées du bord.
Jacques pensait avoir affaire à un loup solitaire qui vivait dans les alentours du Colombier ou du bois de Nuc.
Il était toujours seul. Le choix du passage vers le village de Saissac, l'éloignait d'Esquino d'Azé,
cette longue colline à l'ouest de la ferme de Garric, qui se continue jusqu'à Vialade.
Elle n'était pas défrichée en ce temps là, mais recouverte de broussailles et d'épines noires.
Ce fut le dernier repaire des loups dans le Saissagais.
Par vent du nord, lorsqu'il arrivait à Bouriac en particulier, il entendait le long hurlement des loups,
au loin sur Esquino d'Azé et il croyait que celui qui le suivait était muet. 

Jean Michel

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