GUILHEM Jean Marie
(Marius pour l’armée)
est né le 27 Avril 1898 à Montréal,
fils d’Antoine et de Gout Jeanne,
il vit lors de sa mobilisation, le 02 Mai 1917, à Alzonne et est emballeur.
Il épousera plus tard Maria et tiendront le café Guilhem (près de l'actuelle gendarmerie) jusque dans les années 70.
Il est donc incorporé en 1917 en avance sur sa classe de 1918,
au 146e RI basé à Castelnaudary et part au front le 29 Novembre de la même année dans le 143e RI.
Il restera dans ce régiment jusqu’au 06 Mars 1918.
Durant cette période, ce régiment ne sera pas dans une « contrée » de gros combats,
laissant les nouveaux arrivants « s’habituer » à la vie de guerre.
La vie au 143e
Le 06 Mars, il est muté au 49e RI, en premières lignes des combats.
Il participe au front de Champagne : Aubérive, Tahure ; puis au front sur la Somme : Domfront, Ayencourt, Assainvillers …
au milieu des obus, des gaz et des affrontements au corps à corps.
« Dans ces combats, dont cependant il n'est qu'un des acteurs, partout le régiment s'est couvert de gloire. Bientôt, il aura de nouveau à montrer sa valeur ; l'holocauste de Courcelles va venir. La rage au cœur, l'ennemi arrêté se recueille, et de nouveau c'est la menace ; l'Allemagne a besoin d'en finir. Chez nous, nuit et jour, on s'organise et parce qu'il en est le seul artisan, le soldat prend goût à ce secteur dont il connaît la moindre pelletée de terre. Il en sait le secret intime. Il en connaît le jeu de la défense. Aussi l'aube du 9 juin, malgré son infernale et suffocante horreur 3, ne brisera-t-elle pas cette énergie farouche qui fait des réduits de Courcelles un nouveau Verdun. Presque complètement entourés, dès 5 heures du matin, les défenseurs de Courcelles se sont groupés autour du clocher, qui, droit encore, semble symboliser la résistance. Sentant bien tout le prix de la position, l'ennemi s'acharne. Sous une pluie de fer, quatre fois il attaque en masse ; quatre fois il est repoussé par une poignée de braves. Et cependant épuisés, souffrant les pires privations, les hommes ne réclament qu'une chose : « des cartouches ». Contre un ennemi cinq fois supérieur en nombre 3 ils n'ont pas perdu leur humeur joyeuse ; ils restent confiants dans l'avenir 4. »
Le régiment recevra de nombreuses citations collectives à l’ordre de l’armée pour ses faits d’armes.
Jean Marie y restera jusqu’au 2 Juillet 1919.
Plus sur le 49e pendant la guerre:
49eri (697.27 Ko)
Après l’Armistice, à ceux qui avaient tant donné et tant souffert il fallait une part glorieuse.
Acheminé par voie de terre vers l'Alsace, le 49e reçoit des mains du général de CASTELNAU
la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire, le 15 janvier, dans la ville pavoisée et fleurie de Mulhouse.
Chargé successivement de tenir les secteurs de Saint-Louis (pont d'Huningue),
de Mulhouse (pont de Chalampé), d'Ensisheim aux murailles branlantes, près du Rhin qu'il a tant désiré,
certes, le régiment comprend bien la grandeur de la revanche.
Contemplant les longs mois parcourus, il attend avec calme et confiance la paix victorieuse.
Le 22 juin, alerté à nouveau comme aux plus grands jours de bataille, il remonte ses sacs, recharge ses fusils.
Dans la région de Sessenheim, Drusenheim, il se concentre, prêt à intervenir.
Le 24, l'Allemand avoue sa défaite.
Loin, bien loin dans le pays de Bade, les feux de joie ont apporté le cri reconnaissant de l'Alsace reconquise,
et le Rhin libéré où flotte le drapeau de France, semble dans le couchant triomphant charrier des palmes d'or.
Il ne sera démobilisé que le 3 Juin 1920 et rentrera de Kaiserlautern.